Qui pour l’arrêter? Ce dimanche 9 Juin 2019, Rafael Nadal a remporté son 12ème Rolland Garros doublant ainsi le suédois Björn Borg, longtemps détenteur du record avec 6 victoires sur la terre battue française. Dans un remake de la finale de l’année dernière, l’espagnol s’est défait du vaillant autrichien Dominic Thiem. Une prouesse tant l’espagnol n’avait pas débuté la saison dans la meilleure des formes avec des blessures qui l’ont notamment empêché de participer à des tournois comme Indian Wells. Rafa a ainsi inscrit son nom au panthéon du tennis mondial mais devient encore plus une inspiration pour les acteurs de tout domaine tant il sait se maintenir au top dans ce sport de haut niveau.
Comment les gérants d’entreprises, les managers et autres leaders peuvent-ils s’inspirer de Rafael Nadal pour aider leurs équipes à avoir plus de performances? Dans cet article nous partageons 4 choses que le monde du tennis nous apprend en terme de leadership.
Avant d’aborder ces points, il serait toutefois normal de nous intéresser à la différence qui existe entre un manager et un leader.
Distinguons le leader du manager
La différence concerne essentiellement la direction ou le mouvement du groupe. Cette distinction est claire, même dans les mots : le leadership consiste à diriger, à amener le groupe vers quelque chose, tandis que le management concerne à planifier, organiser, déléguer et contrôler.
Le manager est préoccupé par les tâches et les processus. Cela signifie que l’attention est davantage divisée en processus et ressources. Le manager se demande souvent quelles tâches sont nécessaires, comment elles peuvent être améliorées ou maintenues et quelle est la meilleure utilisation des ressources actuelles. A contrario, le Pr Jonh Kotter a identifié le leadership comme “visant à aligner les gens sur la vision, ce qui signifie l’adhésion et la communication, la motivation et l’inspiration”. Pour le leadership, les processus ne sont pas nécessairement au centre des préoccupations ; il s’agit plus de permettre aux équipes d’atteindre les objectifs fixés.
Après avoir fait ces distinctions, nous pouvons désormais nous concentrer sur les apprentissages du monde du tennis en terme de leadership
1. Travailler comme un acharné pour réussir à rester au top
Le tennis est un jeu très exigeant et qui peut s’avérer être un combat acharné et de longue haleine. Vous souvenez-vous de ce match historique en 2015 entre John Isner et Nicolas Mahut qui a duré 11 heures et cinq minutes? Et oui, le tennis est un sport qui demande beaucoup de force, physique mais aussi mental pour rester au top. Et cela ne passe que par un travail acharné.
Pour faire partie de ces leaders du classement ATP (ou WTA), il est nécessaire d’avoir une stratégie définie avec son coach pour garder la forme et être capable d’enchaîner les performances de haut vol au gré des tournois.
Dans le monde du business, il en va de même. La compétition est certes différente mais il s’agit toujours de jouer plus intelligemment, plus rapidement et travailler plus fort pour avoir une longueur d’avance sur la concurrence. En tant que leader, vous devez avoir une vision mais surtout une stratégie claire que vous partagez à votre équipe pour qu’elle sache quelle voie suivre. Henry Mintzberg disait « la stratégie n’est pas la conséquence de la planification, mais le contraire : c’est le point de départ.«
Les grands leaders se distinguent par leur planification stratégique. C’est une autre des forces les plus importantes du leadership. Ils ont la capacité d’envisager l’avenir, d’anticiper avec une certaine précision l’évolution de l’industrie et des marchés. Car, un leader doit être un guide, une inspiration, un exemple d’engagement et un dirigeant qui fait aller de l’avant permettant ainsi à l’entreprise de gravir les échelons du succès. Car, dans la vie réelle il n’y a pas de raccourci.
« la stratégie n’est pas la conséquence de la planification, mais le contraire : c’est le point de départ.«
2. Les défis sont des challenges et donc de belles opportunités à saisir
Un leader, c’est celui qui sait transformer les défis en opportunités. En tant que joueur de tennis professionnel, Roger Federer a rencontré de nombreux défis, parfois aigus, qui ont également menacé sa carrière. Par exemple, quand il s’est retiré de l’US Open en 2016, beaucoup ont qualifié sa décision de prologue de sa retraite, des experts excluant même son retour au haut niveau. Mais il est revenu et a remporté l’Open d’Australie 2017 de manière héroïque en battant Rafael Nadal dans un match épique de cinq sets.
Lorsque vous travaillerez aux côtés de la direction de toute entreprise, les défis seront nombreux. Si vous voulez être un bon dirigeant, vous devez connaître l’art de transformer les défis en opportunités. La défaite n’est pas une fin en soi, cependant la manière dont vous vous relevez après détermine qui vous êtes. Ne paniquez jamais après un revers ou face à un scénario difficile. Au lieu de cela, concentrez-vous sur la manière de bien présenter vos capacités de gestion en fonction de la situation et identifiez les stratégies gagnantes et faites en sorte de gagner l’engouement de votre équipe autour de ce même objectif. Car, comme disait Rosalynn Carter «Un leader emmène les gens là où ils veulent aller. Un grand leader emmène les gens là où ils ne veulent pas forcément aller, mais devraient le faire. »
3. Être de ceux qui attaquent et non être un éternel défenseur
En 2014, Federer a expliqué au journal le Telegraph qu’il était important de ne pas laisser quelqu’un d’autre dicter votre façon de jouer. Il avait déclaré ceci « Je pense que lorsque vous jouez à l’offensive, vous devez réagir moins », a-t-il déclaré. « Alors que si tu réagis toujours, c’est très difficile. »
Que ce soit dans le cadre d’un match ou au cours d’une carrière, il est toujours préjudiciable de toujours être dans la réaction. Ne parle t-on pas souvent de proactivité au sein des organisations?
En plus d’avoir une vision futuriste, un leader doit avoir la capacité de prendre la bonne décision au bon moment. Et le bon moment est souvent celui précède le moment où le concurrent se rend compte de l’opportunité.
4. Empathie et prise d’initiative sont des qualités d’un bon leader
Compétiteur né, Rafael Nadal joue tous les matchs pour les gagner, même s’il s’agit de match de gala. Pourtant, il y a de cela 3 ans, il se distinguait en arrêtant un match exhibition (un match en double avec Carlos Moya, John McEnroe et Simon Solbas) après avoir aperçu une mère en détresse qui criait pour retrouver sa fille perdue. Finalement, la mère a retrouvé son enfant et la partie a été reprise.
Un signe de grandeur mais aussi de leadership pour avoir pu arrêter ce match (même s’il ne s’agissait que d’une exhibition). Il a ainsi permis à une personne de sortir de son stress mais a surtout montré une intégrité et un sens de l’initiative à travers cet arrêt.
En tant que leader, chefs de direction, dirigeants d’entreprise vous avez aussi “l’obligation” de faire de vos organisations des structures où les employés prennent l’initiative non seulement dans le contexte du travail, mais aussi pour créer un impact.
L’empathie est aussi une des grandes qualité des leaders. Si on fait le fait parallèle avec le monde du tennis on ne saurait ne pas citer le cas de Djokovic en 2014. Alors que la pluie avait perturbé le début des Internationaux de France 2014, le Serbe de manière assez inattendu a invité un ramasseur à s’asseoir à côté de lui, lui a offert une bouteille d’eau le tout en lui tenant le parapluie. Une preuve certaine d’empathie.
Les dirigeants devraient développer une empathie envers leurs équipes. Malheureusement, la plupart des dirigeants suivent un style dictatorial et négligent totalement l’empathie. Pour cette raison, ils ne parviennent pas à se rapprocher de leurs employés. Comprendre les problèmes de ces derniers et ressentir leur douleur est la première étape pour devenir un leader efficace.
L’intégrité est aussi (ou devrait être) une des qualités principales d’un leader. Zig Ziglar disait “avec intégrité, vous n’avez rien à craindre, puisque vous n’avez rien à cacher. Avec intégrité, vous ferez ce qui est juste et vous ne serez pas coupable.” Et si vous en êtes doté, soyez certain que vos clients le ressentiront, vos collègues aussi.
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La compétition nous apprend la valeur du travail ardu et montre à quel point nous avons besoin de nous dépasser pour être au top. Avoir des objectifs clairs et précis, savoir anticiper, sortir de sa zone de confort pour aller au delà de ses limites, inspirer, autant de points communs que l’on retrouve chez les plus grands leaders que ce soit dans le domaine du sport ou du business.