La fréquence d’utilisation de l’Internet mobile est désormais supérieure à celle de l’Internet fixe. Cette forte adoption (6.835.538 de mobinautes rien qu’au Sénégal) a eu des conséquences sur le mode de fonctionnement de plusieurs secteurs d’activités.
Les sites e-commerce, par exemple, ont intégré cette notion de paiement mobile pour permettre à leurs clients de pouvoir aussi bien commander que payer en ligne, à partir de leur appareil mobile. Mais ce n’est pas le seul secteur qui a été touché par cette révolution. Le monde de la banque est également entrain de voir le mobile prendre le pouvoir dans la relation avec les clients. Dans la plupart des pays développés, le mobile banking est devenu un service courant offert par les banques.
Cependant, l’Afrique avec son faible taux de bancarisation (15% au Sénégal en 2015) tarde à adopter cette technologie de mobile banking. Mais désormais, ces derniers peuvent accéder à des services comme la carte bancaire sans pour autant passer par les banques traditionnelles. Au Sénégal, par exemple le service de transfert d’argent Joni Joni propose ce type de prestation avec son application Vitfé mobile qui est un porte-monnaie électronique utilisant le téléphone mobile qui permet de faire des transactions financières. Ce compte virtuel peut également être relié à la carte bancaire prépayée Joni Joni.
Le modèle bancaire traditionnel fait ainsi face à ces nouveaux acteurs que sont Joni Joni, Tigo Cash ou encore Orange Money, et devrait bientôt voir apparaître les Finetechs. Si ces dernières ne sont pas encore très présentes dans la région, les opportunités offertes par le marché africain couplées à la saturation du marché des pays développés devaient bientôt les pousser à investir sur le continent.
Les banques sénégalaises et leurs services en ligne
Si le service banque en ligne n’est pas encore très développé au Sénégal, cela ne signifie pas qu’il est inexistant. En effet, nombre d’institutions bancaires permettent à leurs clients de gérer leur compte en ligne depuis leur smartphone. C’est le cas de Bank Of Africa ( BOA) qui met à disposition de ses clients le service B-Web Smart qui permet de gérer son compte et de réaliser des opérations bancaires à partir d‘un Smartphone.
D’autres institutions comme la CBAO ou UBA promeuvent également le service de banque en ligne.
Cependant, les services bancaires sur mobile ne peuvent être considérés comme étant 100% digitale, comme on pourrait le dire pour Hello Bank qui, propose une application pour smartphone ou tablette. Dans un pays comme la France où le mobile est le premier canal d’interaction entre les banques et les consommateurs, cet acteur historique qu’est la BNP Paribas a su innover à travers une banque digitale pour attirer cette nouvelle génération de consommateurs.
Le mobile banking ou des banques 100 % digitales
Avec de plus en plus de structures qui se spécialisent dans les technologies financières, les banques traditionnelles peuvent avoir du souci à se faire. Pour survivre, il ne faudra plus se limiter au simple service via sms, ou à la simple consultation de son solde via le site internet de la banque. Les consommateurs sont en attente de solutions qui leur permettraient de réduire la contrainte de temps, de se sentir écouter et de gérer leur portefeuille en toute simplicité et sécurité. Les banques devront répondre aux défis de l’instantanéité et de la mobilité. Elles devront redoubler d’ingéniosité pour différencier leurs offres de celles de la concurrence. C’est le cas par exemple de la banque CIBC qui permet de faire un dépôt électronique de son chèque juste en le prenant en photo.
Des métiers comme celui du conseiller clientèle seront également appelés à évoluer. Ce dernier doit désormais faire face à un client multi-canal qui a déjà comparé les différentes offres des concurrents. Il aura ainsi pour mission de délivrer encore plus de valeur ajoutée aux clients.
Les Finetechs à l’assaut du marché africain?
Si les Finetechs ne sont pas encore légion en Afrique, les entreprises proposant des technologies financières commencent à se multiplier. Si pour le moment des acteurs comme Orange Money ou Joni Joni ne se sont limitées qu’à l’expérience transfert d’argent, elles commencent peu à peu à explorer les champs de la banque comme expliqué plus haut avec Joni Joni et son compte virtuel.
Il y a cependant des finetechs qui commencent à pointer le bout de leur nez. Leader africain du « cash to goods », Afrimarket permet aux africains de la diaspora de prendre en charge directement les dépenses de leurs proches via un réseau de boutiques partenaires. Il est présent au Sénégal, Togo ou encore la Côte d’Ivoire.
Il y a également le groupe Chaka qui propose pour sa part le Mobitrans Bank, un système qui permet aux clients d’une institution financière d’accéder à leur compte et de faire des opérations bancaires via une application embarquée sur leur téléphone.
Au Cameroun, on est déjà arrivé au stade des plateformes de paiement en ligne sans carte bancaire. Il s’agit de l’application WeCashUp dont la solution devrait permettre d’effectuer des achats sur n’importe quelle application web ou mobile intégrant l’API de WeCashUp. Le tout, depuis un téléphone portable que ce soit un smartphone ou pas.
Avec le Mobile Banking, nous assistons à une véritable révolution des métiers de la banque à l’ère du digital. Ce dernier apparaît comme une évolution logique du service bancaire. Si les banques ont déjà mis en place des offres disponibles depuis le site web, proposer des services adaptés aux spécificités du mobile leurs permettraient de rendre ces dernières plus complètes. A l’heure où le client est en attente de solutions qu’il peut exploiter où qu’il soit, quand il le souhaite, les banques doivent délivrer à ce dernier un service, simple, novateur délivré via une expérience personnalisée.